Transformer des pensées en parole, c’est possible grâce à cette solution innovante x6p44

Et si commander une pizza ne nécessitait plus qu’une pensée ? Pour des milliers de personnes privées de parole, ce rêve pourrait devenir réalité. Les neuroscientifiques planchent sur des implants cérébraux capables de transformer les ondes cérébrales en voix synthétique. Un projet aussi excitant… qu’angoissant. 5f6m5w

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Crédits : Neuralink

Donner une voix à ceux qui l’ont perdue : tel est le défi fou de neuroscientifiques californiens. En combinant implants cérébraux et IA, des équipes comme celle d’Edward Chang (UCSF) ont réussi à synthétiser la parole à partir de signaux neuronaux. Leur dernière prouesse ? Une femme tétraplégique, muette depuis 18 ans après un AVC, a pu « parler » via un décodeur, avec un décalage réduit à une seconde, contre huit auparavant.

En s’entraînant à articuler mentalement des phrases, elle a permis à l’IA de traduire ses impulsions cérébrales en mots, à raison de 47 mots par minute. Loin du débit naturel (150 mots), mais suffisant pour espérer converser. « L’objectif est d’atteindre une fluidité proche de l’échange verbal », explique Chang, dont les travaux ont été publiés dans Nature Neuroscience.

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Décoder le langage du cerveau, c'est désormais possible 6g193g

La clé réside dans le cortex moteur, zone cérébrale activée quand on imagine parler. En cartographiant ces signaux, l’IA génère une voix synthétique ou du texte. La société Precision Neuroscience mise sur des électrodes ultra-denses pour capter plus de données, avec l’ambition de créer « la plus grande banque de données neurales au monde ». Leur implant, autorisé à rester 30 jours, marque une étape vers la commercialisation

Mais les obstacles sont nombreux. D’abord, l’apprentissage fastidieux : les patients doivent s’entraîner des heures à penser des phrases prédéfinies. Ensuite, la variabilité entre cerveaux. Si les motifs neuronaux diffèrent trop, chaque utilisateur nécessitera un modèle personnalisé, un frein à large échelle. Enfin, restituer l’émotion (ton, intonation) demeure complexe. « La voix synthétique actuelle manque de naturel », et Sergey Stavisky (UC Davis), dont l’équipe atteint 98 % de précision… sans le charme d’une voix humaine.

Autre défi éthique : et si la technologie lisait nos pensées intimes ? « Heureusement, elle se limite au cortex moteur. Personne ne veut que ses monologues internes soient diffusés », rassure Nick Ramsey, chercheur néerlandais. Face à ces enjeux, Neuralink (d’Elon Musk) mise sur le contrôle d’ordinateurs, laissant la parole synthétique à d’autres. Mais pour des milliers de patients, ce nouveau dispositif pourrait bien être d’une grande aide au quotidien.


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