La police risque de se doter de la reconnaissance faciale dans quelques mois : faut-il s’inquiéter ? 451y2w
Gérald Darmanin souhaite autoriser la reconnaissance faciale en , notamment pour aider la police. Un dispositif de surveillance de masse qui pourrait entamer une dérive inquiétante pour les droits des citoyens. Voici ce que l'on sait à ce stade. j2o5y

Gérald Darmanin pourrait faire tomber une des digues qui protège les droits des citoyens. Le ministre de la Justice affirme en effet désormais que l'IA et la reconnaissance faciale doivent être mis à disposition de la police. Il explique (via Pix-Geeks) : “Utiliser la technologie et la reconnaissance faciale, ce sont les solutions pour lutter drastiquement contre l’insécurité”.
Un discours assez surprenant, et pas uniquement par le côté inédit de l'utilisation de ces technologies – pour opérer une surveillance de masse hyper sécuritaire. Le Garde des Sceaux était en effet plutôt de l'avis inverse il y a seulement 2 ans. Puisqu'il rejetait alors toute mise en place de tels algorithmes.
Est-il vraiment raisonnable d'autoriser une surveillance de masse en direct via l'IA ? 334q51
On comprend bien évidemment que sujet de l'insécurité, de plus en plus central au sein du discours de la classe politique et le déplacement de la fenêtre d'Overton toujours plus vers la droite lui force aujourd'hui un peu la main. Mais les dangers sont importants, surtout dans un contexte où des leaders autoritaires n'ont jamais été aussi près d'être élus.
Pour limiter le risque assez important de dérives, il compte ainsi accompagner l'arrivée de ces technologies de surveillance en direct d'un cadre précis. La reconnaissance peut déjà être utilisée dès maintenant par les forces de l'ordre dans certains cas et de façon très limitée. L'IA peut ainsi er au peigne fin des heures de vidéo perquisitionnées dans le cadre d'enquêtes.
Ce qui implique de recueillir des images ou des données biométriques du suspect ou de personnes recherchées. Ce qui pose d'emblée un problème légal. En principe, le RGPD et la CNIL rendent en effet cela impossible, mais il a une série d'exceptions (consentement explicite, personne en danger de mort…). Pour la reconnaissance en direct, il y a également eu la parenthèse des JO de Paris. Une période exceptionnelle pendant laquelle plusieurs approches ont été testées.
Signe que l'idée est bien partie pour faire bientôt partie du paysage, le ministre vient de mettre en place un groupe de travail. Une étape dont les conclusions serviront de base pour un futur projet de Loi. Son rôle sera déterminer les cas autorisés, les garanties pour les citoyens, et, plus largement, baliser les objectifs de cet outil.
Reste à savoir si cette loi sera une barrière suffisante dans le cas où une élection portait à l'Élysée des idées contraires à l'État de Droit. Après tout, avec un tel outil, un dictateur pourra facilement persécuter lui-même ses opposants politiques. Un “jeu vidéo” qui est assuré de beaucoup divertir ce genre de dirigeants.