ChatGPT : l’IA est-elle prête à vous remplacer au travail ? Une étude tempère les craintes 2j4f58
Et si les robots nous volaient nos emplois… mais en oubliant de nous prévenir ? Une étude révèle que ChatGPT n’a toujours pas commencé sa grande chasse aux postes. Ouf, on a le temps de finir notre café. 1s1s59

Alors que l’IA générative promettait une révolution sur le marché du travail, une étude danoise jette un pavé dans la mare : ChatGPT et ses cousins n’auraient pas encore d’impact significatif sur les salaires ou l’emploi. Menée par les économistes Anders Humlum et Emilie Vestergaard, cette recherche analyse 25 000 travailleurs danois dans 11 métiers jugés vulnérables, de la comptabilité à l’enseignement. Verdict ? L’IA économise à peine deux heures par semaine… tout en créant de nouvelles tâches chronophages.
Si les chatbots sont massivement adoptés, jusqu’à 83 % dans les entreprises qui forment leurs équipes, les gains de productivité restent marginaux. Pis : vérifier les outputs de l’IA ou détecter son usage chez les élèves grignote une partie du temps gagné. De quoi relativiser l’urgence d’un remplacement des humains par des algorithmes.
Productivité en hausse ? Pas vraiment… 342f6n
L’étude, encore non relue par les pairs, couvre les années 2023 et 2024. Elle montre que les utilisateurs d’IA économisent en moyenne 2,8 % de leur temps de travail, soit moins de deux heures hebdomadaires. « Ces outils sont adoptés rapidement, mais les résultats économiques ne suivent pas », résume Anders Humlum.
Dans le détail, 8,4 % des travailleurs ont même vu leur charge augmenter à cause de l’IA. Les enseignants ent désormais du temps à traquer les devoirs rédigés par ChatGPT, les juristes à corriger les hallucinations des chatbots, et les marketeurs à peaufiner des prompts. Un paradoxe : l’outil censé libérer du temps en génère aussi.
Autre enseignement choc : seuls 3 à 7 % des gains de productivité se transforment en hausses de salaire. La majorité des bénéfices restent captés par les employeurs. Preuve que même quand l’IA aide, elle ne fait pas (encore) le bonheur des employés.

Avec des syndicats puissants et des lois protectrices, le pays freine naturellement les disruptions technologiques. Les « rigidités du marché du travail », évoquées par les chercheurs, expliqueraient en partie l’absence d’impact économique. Contrairement à des économies plus flexibles (États-Unis, Asie), le Danemark complique les licenciements et les réorganisations brutales, autant de barrières qui pourraient retarder l’automatisation via l’IA. Une nuance majeure, car ces résultats rassurants ne s’appliquent peut-être pas ailleurs.
En clair : ChatGPT n’a pas encore volé de jobs… mais peut-être juste parce que le pays étudié l’en empêche. Difficile donc de transposer ces résultats à des économies moins régulées. De plus, les modèles d’IA de 2024 surent ceux de 2023, laissant entrevoir un potentiel futur plus disruptif.
Les chercheurs tempèrent aussi l’enthousiasme autour des « agents » IA autonomes, capables d’effectuer des tâches sans supervision. Si ces technologies émergent, elles pourraient changer la donne. Mais pour l’instant, ChatGPT reste un assistant pas toujours fiable, dont il faut vérifier chaque affirmation.
Et les autres études alors ? 4a5129
Ces conclusions contredisent étrangement des travaux antérieurs, comme une étude de février 2024 annonçant des gains de productivité de 15 % grâce à l’IA. La différence ? Les recherches optimistes ciblaient des secteurs comme le service client, où les chatbots automatisent facilement des échanges simples. Ici, les métiers analysés (juristes, enseignants, développeurs…) demandent plus de nuances.
Reste que l’engouement des entreprises ne faiblit pas. Celles qui forment leurs équipes à l’IA voient son adoption bondir de 47 % à 83 %. Un paradoxe, alors que les retours concrets se font attendre.
En attendant, la balle est dans le camp des géants tech. OpenAI, Google et consorts devront prouver que leurs outils déent le stade de gadget pour devenir de réels leviers économiques. D’ici là, les travailleurs peuvent souffler : l’IA est moins une menace qu’un collègue pénible, qui demande sans cesse qu’on vérifie son travail.