WhatsApp a été la cible d’un piratage massif orchestré via un logiciel espion redoutable. Des utilisateurs ont été espionnés sans le savoir. La justice américaine vient d’imposer une sanction record à l’entreprise responsable. e584n

Les logiciels espions représentent une menace de plus en plus présente dans notre quotidien numérique. Utilisés par des criminels, mais aussi par certains gouvernements, ces outils permettent d’accéder à distance aux messages, aux photos, voire au micro ou à la caméra d’un smartphone. Certaines entreprises affirment vendre ces technologies pour lutter contre le terrorisme. Pourtant, dans les faits, elles sont aussi utilisées pour surveiller des journalistes, des militants ou des opposants politiques. Cette utilisation abusive soulève de nombreuses inquiétudes parmi les défenseurs des libertés individuelles.

C’est dans ce contexte que NSO Group, une société israélienne spécialisée dans ce type de logiciels, a été condamnée par un tribunal américain. Elle devra verser 167 millions de dollars (environ 155 millions d’euros) à Meta, maison mère de WhatsApp. Cette sanction fait suite à une cyberattaque massive révélée en 2019 : en exploitant une faille technique, le logiciel espion Pegasus, conçu par cette dernière, a pu être installé à distance sur environ 1 400 smartphones via le service de messagerie. L’opération s’est déroulée sans que les utilisateurs ne cliquent sur quoi que ce soit, ce qui la rend particulièrement redoutable.

Meta obtient gain de cause face au fabricant du logiciel espion Pegasus 4x715p

Le jugement reconnaît NSO responsable de ce piratage ciblé. Meta considère cette victoire comme une étape importante pour la protection de la vie privée. Le géant américain affirme que la société israélienne consacre chaque année des dizaines de millions de dollars au développement de nouvelles méthodes d’intrusion. En plus des 167 millions de dollars, elle devra aussi verser 444 000 dollars (environ 410 000 euros) de dommages compensatoires.

De son côté, NSO nie toute responsabilité et affirme que ses logiciels sont uniquement vendus à des agences officielles. L’entreprise prévoit de faire appel. Meta reconnaît que récupérer les sommes dues sera complexe, mais estime que cette décision est symboliquement forte. D’autres entreprises, comme Apple, avaient aussi engagé des poursuites contre cette entreprise avant d’y renoncer, de peur de devoir révéler des informations sensibles sur leurs systèmes de sécurité.